Les photographies de la série «Long Island» pénètrent l’intimité des nuits des plages de la baie new-yorkaise. C’est en observant son mari, le photographe Peter Lindbergh, que la photographe allemande Petra Sedlaczek apprend à maîtriser son boîtier et à jouer avec les lumières.
Petra Sedlaczek semble préférer, aux face-à-face en plein jour, les regards à la dérobée, dans l’intimité de la nuit. En quête des traces de ce qui s’est joué le jour, ses oeuvres photographiques témoignent de l’absence, de la solitude et de la beauté de la nuit. La photographe s’inscrit dans la lignée des artistes qui ont perçu dans le paysage un lieu d’écriture, d’inscription.
Au hasard de ses voyages, la photographe découvre Long Island, ces paysages vides l’envoûtent, l’appellent. « Je cherche à donner un visage à un lieu sans le personnifier. » De Montauk à Coney Island, elle remonte ainsi la nuit, braque les phares de sa voiture sur les traces d’une présence dérobée. « Une ligne de fuite, une ombre ou une empreinte me retiennent et m’imposent l’acte photographique. » Dans les rais de la lune ou d’un lampadaire, elle souligne le passage de la vie plutôt que la vie elle-même. L’éphémère est la preuve du temps. En le nommant ainsi, Petra le délivre, le fait exister à l’instant même où il disparaît.