Enrica et Michelangelo Antonioni, 2002 © Richard Dumas. 

Richard Dumas au Festival Photomed

18 janvier - 8 février

Il travaille habituellement avec un appareil moyen format argentique, développe ses lms et réalise ses tirages lui-même. Cette approche classique de la pratique photographique pourrait faire basculer Richard Dumas du côté du classicisme. S’il y échappe c’est parce qu’il s’intéresse moins à représenter le modèle qu’à rendre compte de la vérité de l’instant. Là où d’autres appliquent un protocole strict, toujours le même, lui s’adapte à la situation, au lieu et à la lumière naturelle, produisant au sein d’un même univers esthétique des photographies variées.

La suite de portraits présentés ici est composée de personnalités du cinéma, acteurs et réalisateurs méditerranéens. Ils ont été faits entre 1992 et 2015, souvent à l’occasion du Festival de Cannes. On remarque au l de ces images le goût de Richard Dumas pour les contrastes marqués, pour l’intériorité, mais aussi la délicatesse avec laquelle il campe les personnes sans jamais chercher à les interpréter. C’est sans doute parce qu’il n’impose pas une idée du modèle que ses portraits sont à la fois ouverts et mystérieux, inépuisables. Il arrive même que certains, comme celui d’Antonioni l’air absent, la tête délicatement soutenue par sa femme, soient bouleversants.

Guillaume de Sardes