"Je m’appelle Elliott Erwitt et il en est ainsi depuis un bon nombre d’années."
Sarcastique et tendre à la fois, Elliott Erwitt fait partie des photographes incontournables du XXe siècle. Né en 1928 à Paris, il passe ses premières années à Milan, avant de retourner dans la capitale française à l'âge de 10 ans. En 1939, ses parents – immigrés russes – partent aux Etats-Unis et s’établissent à Los Angeles. Là-bas, Elliott Erwitt fréquente le lycée Hollywood Senior High School, tout en travaillant dans un laboratoire de photographies où il développe des tirages "signés" pour les fans de stars de cinéma.> Lire la suite
Sa démarche artistique débute réellement à la fin des années 40, lors de séjours en France et en Italie. Il retourne ensuite à New York et rejoint l’armée américaine. L'année 1953 est décisive pour le jeune photographe, tout juste démobilisé: il retrouve Edward Steichen et Robert Capa – rencontrés avant son service militaire. Ce dernier l’invite à rejoindre Magnum Photos. De 1968 à 1970, Elliott Erwitt occupe même la présidence de la prestigieuse agence.
Il se tourne vers les films dans les années 70 et réalise des documentaires tels que Beauty Knows No Pain (1971), Red White and Bluegrass (1973), ou encore The Glass Makers of Herat (1979). Fidèle à son image d’espiègle, il produit également dix-sept programmes de télévision comiques et satiriques pour HBO.
Il travaille ensuite sur une grande diversité de projets, photographiques ou vidéo, en presse, publicité et industrie, mais également dans la création de livres – plus d’une vingtaine à son actif – et expositions artistiques.
Toujours pleines d’humanité et de malice, ses créations sont diffusées à travers le monde, comme en 2002, où ses photographies, datant de 1946 à 2001, sont exposées au Musée de la Reine Sofia à Madrid et au Spazio Oberdan à Milan lors d’une rétrospective.
Paris, France, 1989