Du 15 au 25 janvier 2020
Polka Galerie

Alain Bizos

Politiquement Incorrect
© Cyrus Cornut.

Pour sa première collaboration avec l’« artiste reporter photographe » français Alain Bizos, la galerie Polka présente une exposition pop up irrévérencieuse intitulée
« Politiquement incorrect ». 

Alain Bizos a partagé sa carrière entre Libération et l’agence VU’, le groupe de graphistes Bazooka ou encore Actuel, le mensuel « Nouveau et intéressant » et a ainsi positionné son oeuvre sur un fil tendu entre les champs de l’art et de l’information. Il revendique depuis les années 70 un art activiste et engagé avec comme armes l’humour et la dérision. 

En 1969, tout juste diplômé des Beaux Arts, il se retrouve au coeur de l’avant-garde new-yorkaise lorsqu’il devient l’assistant d’Arman. Il participe au renouveau de la photographie conceptuelle en utilisant la photographie comme support de ses propositions, principalement au travers de séquences telles que ses « Vols qualifiés » : le visiteur suit le vol à l’étalage commis par l’artiste. L’objet volé (jeu de criquet, spot électrique, valise) est ensuite exposé et accompagné d’un certificat attestant que « toute personne détentrice de cette oeuvre est considérée comme receleur aux yeux de la loi. » Bizos interroge : l’oeuvre d’art est-elle une marchandise comme une autre ? 

L’artiste implique aussi ses galeristes, ses collectionneurs – receleurs directs – et plus largement le spectateur, complice tacite de l’acte délictueux. 

Ce n’est pas un hasard si l’artiste-activiste croise le chemin en 1979 de « l’ennemi public n°1 » Jacques Mesrine, avec lequel il réalise des séquences photos passées à la postérité, publiées à l’époque par Paris Match. 

Bizos se met d’ailleurs lui-même en scène dans des avis de recherche volés dans les bureaux de poste new-yorkais à travers la série « Wanted ». 

« Politiquement incorrect » fera également la part belle à des pièces plus récentes de l’oeuvre de Bizos telles que la séquence « Bye-Bye Mao », exposée en 2018 aux Rencontres d’Arles dans l’exposition « 100 portraits » de la collection d’Antoine de Galbert, ou encore la pièce monumentale « Marianne-colère ». 

Les travaux de Bizos dressent le portrait d’une oeuvre personnelle à forte teneur politique, hétérogène et originale mais aussi férocement drôle. 

© Cyrus Cornut.