Philippe Guionie a suivi une formation d’historien-géographe avant d’utiliser la photographie comme outil de témoignage et de questionnement. Spécialiste de "l’africanité", il a parcouru le continent noir pendant dix années. Ses travaux jonglent avec les notions d’identité et de mémoire. Selon Christian Caujolle, l’un des fondateurs de l’Agence VU’, "il capte les surfaces mais c’est pour mieux analyser les profondeurs".
Après les tirailleurs oubliés, les albinos peuls, les peuples lacustres ou un périple autour de la mer Noire, Philippe Guionie s’est intéressé aux descendants des esclaves noirs envoyés en Amérique latine, au XVIe siècle, par les Espagnols. > Lire la suite
Ses photographies en noir et blanc tentent de remonter le temps à la découverte de ces "Afro-descendants" pour révéler une diaspora jusqu’ici occultée. "Mes interlocuteurs étaient assez surpris qu’une personne vienne de si loin et s’intéresse à leur histoire. Nous avions un territoire en commun: l’Afrique, bien réel pour moi et imaginaire pour eux. J’étais le petit homme blanc qui portait l’histoire d’un continent."
Auteur de plusieurs ouvrages - “Anciens combattants africains”, “Un petit coin de paradis” (Les Imaginayres/Diaphane, 2006), “Africa-America” (Diaphane, 2011), ”Swimming in the black sea ” (Filigranes, 2014) - ses sujets personnels sont présentés dans des galeries et festivals, en France et à l’étranger. Lauréat de plusieurs prix photographiques dont le Prix Roger Pic 2008 pour la série “le tirailleur et les trois fleuves”, Philippe Guionie collabore régulièrement avec la presse française (Libération, Le Monde, Polka Magazine) et internationale (New York Times). Chargé des cours de sémiologie de l’image à l’école de formation de la photographie et du multimédia (ETPA) à Toulouse, il encadre de nombreux workshops en France (Rencontres d'Arles) et à l'étranger. Philippe Guionie est membre de l’agence Myop depuis 2009.
Juan Valentin Vasquez surnommé "Bingo Bingo", Ocumare de la Costa, Venezuela, 2009