A bout de souffle, Champs-Elysées, Paris, France, 1959
"Quand j’ai vu tourner A bout de souffle, quand j’ai compris que j’assistais à une révolution du cinéma, je ne me suis pas contenté des quelques images attendues, j’ai fait du reportage sur le film."
Né à Paris en 1920, Raymond Cauchetier effectue son service militaire durant la guerre d’Indochine. Bien que novice en photographie, l’Armée de l’air lui confie la mission d’y réaliser des clichés du quotidien et des événements.> Lire la suite
A la fin des combats, Raymond Cauchetier parcourt l’Asie du Sud et rencontre, en 1956, le réalisateur Marcel Camus dans les ruines d’Angkor Vat au Cambodge. Il l’accompagnera comme photographe de plateau sur le tournage de son film Mort en fraude.
De retour en France, Raymond Cauchetier devient une figure majeure de la Nouvelle Vague et documente, jusqu’en 1968, l’envers du décor de nombreux films. A l’opposé d’une photographie commerciale de plateau, succession d’images commandées par les producteurs, Raymond Cauchetier compose de véritables reportages, une plongée au cœur des tournages. Se revendiquant moins artiste que témoin, il réalise des photographies emblématiques de Jules et Jim de François Truffaut, ou encore d’A bout de souffle de Jean-Luc Godard, qui feront le tour du monde.
Ses années de service dans l’Armée de l’air française l’ont mené à photographier les zones de combats et les services de l’aviation, la fin de l’ère coloniale française, les paysages de l’Asie du Sud. Plus tard, il traversera l’Europe sur les traces de l’art roman auquel il a consacré le reste de sa vie. Loin des feux du cinéma, un pan entier de son œuvre reste encore à découvrir.