Né à Osaka (Ikeda) au Japon en 1938, il vit et travaille essentiellement à Tokyo.
Après avoir étudié le graphisme, Daido Moriyama apprend la photographie avec son premier maître Takeji Iwamiya, avant de s’installer à Tokyo en 1961 pour y assister le grand photographe Eikoh Hosoe sur sa fameuse série Ordeal by Roses avec l’écrivain Yukio Mishima. Il entame son œuvre de photographe indépendant en 1964.> Lire la suite
Sa première monographie Japan a Photo Theater (1968) lui vaut une notoriété immédiate. Suivent des livres fondamentaux dans l’histoire de la photographie: Farewell Photography (1972), Hunter (1972), Mayfly (1972), Another Country in New York (1974), Light and Shadow (1982), A Journey to Nakaji (1987) ou encore Lettre à St. Loup (1990). Daido Moriyama a publié à ce jour environ 180 livres.
Membre du mouvement Provoke qu’il rejoint en 1968 pour la deuxième édition de la revue éponyme, Daido Moriyama produit une œuvre riche, dense et protéiforme. Ses photographies –souvent décrites comme brutes, floues et troubles (l’esthétique du "are, bure, boke"), ont donné naissance à une nouvelle pratique de la photographie de rue où l’artiste, qui rôde sur la route, est en prise avec l’espace public. Le travail de Daido Moriyama embrasse aussi la technique de la sérigraphie, qu’il utilise dès les années 70, tant pour produire des livres que des œuvres à exposer.
Daido Moriyama conçoit également des événements participatifs et des installations totales, dans le souci d’adapter son langage à un lieu ou une temporalité. Il est par ailleurs l’auteur de textes autobiographiques (Memories of a Dog, 1984 et 1997) dans lesquels il explique l’ancrage de sa pratique artistique dans des références majeures comme Eugène Atget, Jack Kerouac, William Klein, Nicéphore Niépce, Shomei Tomatsu, Andy Warhol, Weegee, Garry Winogrand.
Le travail de Daido Moriyama a eu un impact radical sur le monde artistique tant au Japon qu’en Occident. En 1974, le MoMA de New York présente son travail dans le cadre de la première exposition collective consacrée en Occident à la photographie japonaise, New Japanese Photography. Depuis, son œuvre fait l’objet de nombreuses expositions institutionnelles majeures: à la Tate Modern de Londres (William Klein + Daido Moriyama, 2012), au San Francisco MoMA (Stray Dog, 1999, également présentée au Metropolitan Museum de New York), au National Museum of Art d’Osaka (On the Road, 2011), à la Fondation Cartier pour l’Art contemporain (Paris, 2003), à Foam (Amsterdam, 2006) ou encore aux Rencontres d’Arles (LABYRINTH + MONOCHROME, 2013).
Misawa, Aomori, Japon, 1971